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Comment prévenir les risques psychosociaux chez vos collaborateurs ? 

Stress chronique, burnout, harcèlement, dépression… Dans un contexte sociétal difficile lié à une succession de crises, l’apparition de risques psychosociaux en entreprise peut se multiplier et toucher tous vos salariés. Les reconnaître, les prévenir et agir pour les prendre en charge, c’est vous assurer de donner le meilleur cadre de travail possible à vos collaborateurs, mais aussi de renforcer leur engagement, de booster votre marque employeur et d’améliorer la performance de votre entreprise. Voici tous nos conseils pour vous y aider. 

Les risques psychosociaux, qu’est-ce que ça veut dire ?

En entreprise, les risques psychosociaux (RPS) concernent tous les collaborateurs et regroupent tout ce qui peut porter atteinte à leur santé mentale et physique, dans le cadre de leur travail. Selon le ministère du Travail, il peut s’agir du stress, de la violence interne (harcèlement moral ou sexuel, situation de conflit), de la violence externe (menaces, agressions) ou encore du burnout (syndrome de l’épuisement professionnel). S’ils ne sont pas pris en considération, les RPS peuvent avoir des répercussions graves sur vos salariés : maladies cardiovasculaires, troubles musculo-squelettiques, dépression, anxiété, pensées suicidaires… 

Ce qu’a changé la nouvelle loi 

La loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail, entrée en vigueur le 31 mars 2022, vise à accroître la vigilance des employeurs dans la prévention des risques psychosociaux de leurs salariés.Concrètement, elle prévoit un renforcement des dispositifs existants et encourage les entreprises à intégrer la prévention dans leur culture

4 évolutions à retenir

 

  1. Le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER) n’est plus simplement un document légal à remplir, mais devient un véritable outil de prévention des risques. Pour les entreprises de plus de 50 salariés, les résultats de l’évaluation des risques doivent déboucher sur un programme annuel de prévention des risques professionnels et d'amélioration des conditions de travail (PAPRIPACT). Et pour les entreprises de moins de 50 salariés, sur des actions de prévention des risques et de protection des salariés.  
  2. Le suivi médical des salariés est renforcé : avec l’ajout de visites médicales de mi-carrière, visite de pré-reprise possible dès 30 jours d’absence du salarié, la création d’un rendez-vous de liaison entre employeur et salarié (si ce dernier a été mis en arrêt maladie) pour éviter la désinsertion professionnelle. 
  3. Les services de santé au travail deviennent les services de prévention et santé au travail avec, placé au cœur de leur mission, le soutien aux entreprises dans la prévention des risques et de les aider à améliorer la QVCT. 
  4. La loi prévoit également 5 jours minimum de formation santé, sécurité et conditions de travail pour les membres du CSE

Qui sont les salariés les plus exposés aux RPS ? 

Tous les salariés sont concernés par les RPS mais certains publics sont plus particulièrement exposés. Chez les jeunes par exemple, le nombre d’états de dépression ou d’anxiété a augmenté ces dernières années : selon une étude de Malakoff Humanis, 52% des moins de 30 ans se disent “épuisés” au travail alors qu’ils étaient 47% en 2018. Ce qui explique sans doute, la prise en compte des RPS comme critère central pour les jeunes actifs, qui sont 88% à demander à ce que l’entreprise joue un rôle d’accompagnement actifpour prendre soin de leur santé mentale (étude Moka Média et Job Teaser). 

Les seniors, par ailleurs, sont les plus exposés aux risques liés à la santé au travail et aux risques d’usure professionnelle (horaires décalés, pénibilité du travail, intensification des rythmes de production, etc.). À partir de 60 ans et de façon variable, nos capacités fonctionnelles et physiologiques commencent à décliner : les troubles musculo-squelettiques augmentent face au vieillissement des structures ostéo-articulaires, la capacité d’adaptation face aux changements devient de plus en plus compliquée à gérer d’un point de vue psychique, et les acuités visuelles et auditives baissent.  

Des facteurs qui, s’ils ne sont pas pris en compte, peuvent générer du mal-être chez les salariés seniors et considérablement augmenter les risques d’accident du travail, surtout face à l’allongement de la durée de vie professionnelle. Il devient alors impératif d’évaluer régulièrement leurs conditions de travail et, le cas échéant, de les réorganiser (allégement ou automatisation des tâches les plus pénibles). Vous pouvez aussi leur proposer des rendez-vous avec les conseillers du Conseil en évolution professionnelle ( CEP undefined ) qui pourront faire le point avec eux sur le déroulement de leurs dernières années au sein de l’entreprise (transformation nécessaire du poste, reclassement ou mobilité interne par exemple). 

Quels facteurs favorisent l’apparition des RPS ? 

Selon l’INRS, il y en a plusieurs, répartis en 6 catégories : l’intensité et le temps de travail, les exigences émotionnelles, le manque d’autonomie, les rapports sociaux dégradés, les conflits de valeurs et l’insécurité de la situation de travail. Au moins 64% des actifs déclarent être soumis à un travail intense ou subir des pressions temporelles et 47% estiment qu’ils doivent « toujours » ou « souvent » se dépêcher dans leur travail (Etude publiée par la Dares). 

Quelles pistes pour prévenir et repérer les RPS ?

  • 1
    • Un turn-over important ou des démissions en cascade. 
  • 2
    • L’absentéisme répété, des retards importants et réguliers. 
  • 3
    • Une mauvaise ambiance, des situations de conflits à répétition. 
  • 4
    • Un désintérêt d’un salarié pour la vie de l’entreprise et ses temps collectifs. 
  • 5
    • Des salariés qui envoient de nombreux mails professionnels en dehors des horaires de travail. 
  • 6
    • La nervosité et l’irritation permanente chez un salarié. 

S’il n’existe pas de solution miracle, une prévention des RPS efficace doit irriguer l’ensemble des modes de travail et toute l’organisation de votre entreprise. Pour y parvenir, vous pouvez actionner différents leviers. Déjà, en menant de façon continue, une démarche d’évaluation des risques reposant sur le document unique et débouchant sur un plan d’actions concrètes.  

Vous avez également tout intérêt à professionnaliser vos équipes sur ce sujet, en vous concentrant prioritairement sur les managers et les RH. Leur formation régulière favorise leur montée en compétences, les aide à se saisir des outils existants et leur permet de détecter plus rapidement et aisément les signaux faibles parmi leurs collaborateurs.  

La prévention des RPS est aussi étroitement liée aux actions de QVCT mises en place dans votre entreprise, en particulier en ce qui concerne l’équilibre entre vie pro et vie perso de vos salariés. Veillez donc à ce que leur charge de travail soit régulièrement évaluée, avec des missions et horaires clairs et à ce qu’un réel droit à la déconnexion soit respecté. Soyez également très vigilant à l’apparition de troubles liés à la santé mentale de vos salariés, ils seraient en cause dans 35 à 45 % des arrêts de travail. Enfin, si l’un de vos collaborateurs vous alerte sur un RPS, soyez réactif et réagissez sans perdre de temps.

Plus généralement, la prévention des RPS doit être l’une des pierres angulaires de votre culture d’entreprise, à travers un solide dialogue social pour communiquer notamment sur les changements qui rythment la vie de votre organisation. Le Conseil en évolution professionnelle (CEP) peut vous épauler pour construire ou faciliter ce dialogue. Il peut également aider vos salariés à formaliser et réaliser leurs souhaits d’évolution professionnelle, ce qui les conduira à se sentir plus épanouis dans leur travail au quotidien.

 9 conseils de l’INRS pour prévenir les RPS
 9 conseils de l’INRS pour prévenir les RPS

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