Décryptage

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« Je suis jeune, ça ne me concerne pas » et 7 autres idées reçues sur la reconversion professionnelle

Quand on pense «reconversion professionnelle», on imagine souvent une personne en seconde partie de carrière, qui a longuement mûri son projet, et qui se lance seule dans une aventure un peu folle. La réalité des parcours est pourtant bien plus diverse, et les possibilités d’accompagnement publiques, comme Mon Conseil en évolution professionnelle ( Mon CEP undefined ), sont nombreuses. Passage en revue de huit idées reçues qui freinent les transitions.

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Idée reçue n°1: « Je suis jeune : la reconversion professionnelle, ça ne me concerne pas »

Détrompez-vous. « Les jeunes peuvent connaître des reconversions professionnelles précoces. Ils sont d’ailleurs surreprésentés par rapport à la population générale dans l’étude que nous avons conduite. Une reconversion dès les premiers temps de la vie professionnelle peut être un moyen de résoudre des difficultés d’insertion, de sortir de la précarité, de trouver un emploi plus satisfaisant… En tous cas, la reconversion n’est plus l’apanage des secondes parties de carrière. », explique Béatrice Delay, sociologue chez France Compétences, en commentant les résultats de leur rapport Reconversion Professionnelle 2021

Plus largement, le constat de reconversions précoces est particulièrement marqué chez les 25-34 ans, qui représentent plus d’un tiers des actifs ayant connu une reconversion récente (35 %) pour seulement 1/4 de la population ciblée par l’étude (24 %). La part des 18/24 ans est également notable (13 %, soit + 4 points par rapport à leur poids dans la population globale). 

Idée reçue n° 2 : « Ça va bouleverser mon quotidien » 

Pas forcément ! « Les changements de métier ne concernent que 53 % des enquêtés qui déclarent avoir connu une reconversion », décrypte Béatrice Delay. Les autres consistent en un changement de statut : soit une évolution promotionnelle en restant dans la même entreprise, soit en passant de salarié à indépendant voire d’indépendant à salarié. Par ailleurs, une reconversion professionnelle sur quatre s’opère sans même changer d’entreprise, en restant chez son employeur initial. 

Idée reçue n° 3 : « Il faut avoir longuement mûri son projet » 

Quand on pense reconversion, on pense souvent temps long, projet préexistant, maturation… Or « ce profil-là ne correspond qu’à 20 % de nos enquêtés. Il s’agit d’individus pour qui le temps de latence entre l’émergence de l’idée et le passage à l’acte s’étale sur plusieurs années.  Ces personnes s’inscrivent en général dans une dynamique “vocationnelle”, avec un vrai attachement au contenu du futur métier, un travail vécu comme un vecteur de réalisation de soi, très connecté à l’identité de la personne », confie Béatrice Delay.  

De plus, quand on s’intéresse aux motifs de reconversion, on s’aperçoit que l’insatisfaction professionnelle est quasi toujours un des moteurs, mais en règle générale cette insatisfaction se conjugue avec d’autres facteurs (problème de santé, envie de changement, volonté d’un meilleur équilibre entre les différents espaces de vie...). Les frontières entre reconversions dites subies ou volontaires sont donc nettement plus poreuses qu’on peut le supposer.  

Idée reçue n° 4 : « C’est un parcours long et contraignant » 

Cela va peut-être vous surprendre, mais « pour 42 % des personnes interrogées, il s’est écoulé seulement quelques semaines entre l’idée de reconversion et l’engagement dans un parcours», assure Béatrice Delay. Ainsi, des dispositifs comme Mon CEP peuvent accompagner des parcours de reconversion plus courts, notamment en travaillant sur les compétences à transférer dans d’autres métiers ou secteurs. 

Idée reçue n° 5 : « Se faire accompagner, c’est manquer de volonté » 

Et pourtant, une grande majorité de reconvertis choisissent de ne pas poursuivre ce cheminement seul ! « Les deux tiers des personnes en reconversion professionnelle ont bénéficié d’un accompagnement et près de 60 % ont suivi une formation », analyse Béatrice Delay. Seuls 15 % d’entre elles n’ont mobilisé aucun de ces deux leviers. Il y a toutefois des disparités : les reconversions qui consistent en un changement de métier bénéficient nettement plus d’un accompagnement et surtout d’une formation, que celles qui correspondent à un changement de statut socioprofessionnel. 

Idée reçue n° 6 : « Mon CEP ne tient pas compte de la réalité du terrain » 

Bien au contraire, nous proposons toujours des informations précises liées au bassin d’emploi de la personne qui nous consulte. Nous mettons en place avec elle des projections opérationnelles dans l’emploi et dans le parcours pour arriver jusqu’à celui-ci. Nous organisons en complément des périodes "mises en situation professionnelle", ainsi que des rencontres en amont avec des professionnels pour confronter le projet et la réalité du terrain. 

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Idée reçue n° 7 : « Avec Mon CEP, je ne serai plus maître de mon projet » 

Si Mon CEP peut vous amener à élargir votre horizon, c’est un service pensé pour vous accompagner : en aucun cas nous ne nous substituons à vous. Vous restez ainsi parfaitement autonome, libre quant à votre projet, au rythme et à l’intensité de l’accompagnement. Nous apportons une vraie plus-value, reconnue par les bénéficiaires : « par rapport à l’ensemble des personnes en reconversion, les utilisateurs de ce type de ressources publiques considèrent ainsi que leurs objectifs initiaux ont été amenés à évoluer chemin faisant (+30 points), cela notamment par la mobilisation de solutions non envisagées au départ (+44 points) », confirme Béatrice Delay. 

Idée reçue n° 8 : « Après la reconversion, il n’y a plus aucun suivi » 

La réalité est plutôt que nous ne sommes pas systématiquement sollicités par les bénéficiaires après leur reconversion. Pourtant, nous pouvons tout à fait vous accompagner, y compris dans cette période de stabilisation de votre vie nouvelle vie professionnelle. D’autant que nous savons qu’elle peut être cruciale, en particulier pour les personnes qui créent leur activité. N’hésitez pas à nous le demander ! 

Retrouvez tous les chiffres dans le rapport France Compétences « Reconversion Professionnelle 2021 » 
Retrouvez l'enquête réalisée par le cabinet BVA du 17 février au 2 mars 2021 auprès d’un échantillon de 5 162 actifs, représentatifs de la population salariée, indépendante ou sous statut de demandeur d’emploi depuis moins de 6 mois. Au sein de cette population, 886 individus (soit 17%), qui ont engagé ou achevé un projet d’évolution professionnelle, ont été interrogés.  La seconde phase qualitative s’est traduite par la conduite de 45 entretiens individuels de type « récits biographiques » et trois entretiens collectifs. Au terme du processus de recueil des données, trois réunions ont été menées avec des professionnels de terrain de l’orientation et du conseil en contact direct avec le public (Mon CEP, APEC, Associations de Transition Professionnelle) 

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