Décryptage

5 min

Quels sont les métiers et les compétences de demain ?

Choisir une formation et un métier n’est pas toujours facile… et encore moins lorsque l’on n’a pas de visibilité sur les besoins à venir en recrutement. Heureusement, des travaux sur le sujet existent, comme l’étude Les Métiers en 2030 publiée cette année par France Stratégie. Celle-ci éclaire la dynamique de l’emploi et les postes qui seront à pourvoir en s’appuyant sur des scénarios économiques post-crise sanitaire, qui tiennent également compte de l’intensification de la lutte contre le dérèglement climatique. Retour sur quelques-uns des principaux enseignements…

Cet article fait partie du dossier :

La formation adulte >

Vous souhaitez donner un nouvel élan à votre vie professionnelle ? Valoriser votre profil auprès des employeurs ? La formation peut apporter un second...

La transition écologique, clé de notre avenir

Si nous voulons conserver une planète vivable pour les sociétés humaines, point de salut sans une révolution écologique rapide concernant nos modes de vie et de production.

La transition écologique engendre la création de nouveaux métiers (spécialiste de la réparation et du reconditionnement, responsable de la gestion de l’énergie, etc.), mais aussi des changements dans ceux qui existent déjà, avec à la clé d’importants besoins de formation.
En outre, si la France veut atteindre les objectifs climatiques définis par la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) pour 2030, il faut des investissements massifs de la part de la puissance publique. Dans un tel scénario, 200 000 emplois seraient créés selon France Stratégie. Plus de la moitié le seraient dans le secteur de la construction, pour répondre aux besoins en rénovation énergétique des bâtiments. Les métiers les plus sollicités seraient les ouvriers qualifiés du second œuvre, comme les plombiers et les électriciens, et les ouvriers qualifiés du gros œuvre, comme les maçons et les charpentiers. Par ailleurs, à mesure que le modèle actuel tend à se réinventer, les secteurs de l’agriculture et de l'agro-alimentaire gagnent à attirer les jeunes profils.

 

Des métiers de la santé portés par un vieillissement de la population

Un autre secteur dont on sait qu’il sera pourvoyeur d’emploi dans les années à venir est celui de la santé, et plus largement du soin et de l'aide aux personnes fragiles. Plusieurs explications à cela :

  • D’abord, une pénurie de soignants qui se fait déjà sentir aujourd’hui ;
  • Ensuite, une accélération des départs à mesure que les générations issues du « baby-boom » prennent leur retraite ;
  • Enfin, un vieillissement de la population (un Français sur quatre aura au moins 65 ans en 2040, d’après l’Insee, et il faudra créer entre 50 000 et 140 000 places supplémentaires en EHPAD d’ici 2030 d’après la Drees), avec donc des personnes qui ont davantage de besoins au niveau de la santé comme de l’aide ou du maintien à domicile, lorsqu’elles sont en perte d’autonomie.

D’ici à 2030, ce sont près de 410 000 postes de médecins, infirmiers, professions paramédicales, aides-soignants et aides à domicile qui seront créés. 

Attention toutefois : les tensions actuelles pourraient se maintenir ou s’accentuer d’ici 2030, si rien n’est fait pour augmenter l’attractivité de ces métiers au niveau des conditions de travail et de la rémunération…

Un secteur du numérique en plein essor

Le numérique est toujours plus prégnant dans nos sociétés, une tendance qui devrait encore s’accentuer dans les années à venir. À tel point que les compétences dites digitales sont en fait des méta compétences, c’est-à-dire des compétences acquises de façon autonome, et qui permettent d’en acquérir d’autres. Leur mobilisation ne se limite pas aux métiers du secteur numérique, mais sont aujourd’hui un prérequis pour des pratiques de plus en plus courantes comme le télétravail.

Du point de vue métier, pour ceux qui reposent fondamentalement sur ces compétences digitales, ce sont les ingénieurs de l’informatique qui s’en tireront le mieux avec la création de 115 000 emplois d’ici 2030.

Toutefois, pour que cette projection se réalise, il y aura un fort besoin de formation, en particulier des femmes, car le secteur est aujourd’hui encore très majoritairement masculin.

Enseignement, services, logistique… : quelques tendances complémentaires

 

Certains métiers vont avoir dans les prochaines années beaucoup de postes à pourvoir, du fait des départs à la retraite : c’est le cas des enseignants par exemple, dont les jeunes diplômés comblent trois quarts des besoins en recrutement. 

Globalement, les créations d’emplois seront les plus nombreuses dans les secteurs des services aux entreprises et aux collectivités, ce qui relève de la poursuite d’une tendance historique à la tertiarisation de notre économie. En miroir, un phénomène grandissant est celui d’une relocalisation d'une partie de l’industrie sur le territoire français et un engouement renouvelé pour certains métiers manuels (manutentionnaire, mécanicien, ou encore charpentier).

La crise du Covid a également amplifié certaines mutations, comme par exemple pour le secteur de la logistique, dans lequel le développement renforcé de l’e-commerce a accru les besoins en termes de livraison. 

À l’inverse, certains secteurs pâtissent durablement de la crise sanitaire : la généralisation du télétravail sera défavorable au secteur du transport de voyageurs. Et la crise a laissé des traces dans l’hôtellerie-restauration : des créations d’emplois persistent, mais la croissance y sera moins soutenue qu’avant la crise Covid. 

Si les créations d’emplois seront favorables aux plus diplômés (46 % de la population active sera diplômée du supérieur en 2030, contre 41 % aujourd'hui), ils ne seront pas les seuls à en bénéficier. Selon France Stratégie, beaucoup de métiers dynamiques (cuisiniers, manutentionnaires, aides à domicile…) ne nécessitent pas d’aller au-delà du BAC. 

Partagez cet article :

Démarrer votre accompagnement CEP

Service gratuit