Évolution des parcours des salariés : quelle gestion des structures de l’ESS ?

Les entreprises de l'ESS ont-elles une vision différente de l'évolution professionnelle par rapport à celles issues du secteur privé ?

Nathalie Auger : « Une entreprise fait partie du secteur de l’ESS en premier lieu par son statut : coopérative, association, fondation, mutuelle, entreprise solidaire, entreprise adaptée… Comme toutes les autres organisations, elles doivent définir et mettre en œuvre des politiques RH pour l’évolution de leurs salariés. Leur finalité, l’utilité sociale, devrait les rendre de factoplus sensibles aux problématiques de dialogue social et à celles liées à la Qualité de vie et aux conditions de travail (QVCT). 

Par essence, les structures de l’ESS poursuivent des objectifs liés à l’humain et non à la rentabilité. Ces structures n’ont pas de dividendes, pas d’actionnaires et investissent leurs bénéfices dans la bonne marche de leur organisation. Ce modèle particulier peut être un terrain qui favorise l’évolution des salariés et leur bien-être. Sûrement, plus que pour n’importe quelles autres organisations, celles du secteur de l’ESS peuvent poursuivre l’ambition d’être exemplaire quant à la place laissée à l’évolution de leurs salariés. »

Comment font ces entreprises pour tendre vers l’exemplarité ?

N.A : « Les entreprises de l’ESS n’ont pas forcément pour habitude de faire appel à des compétences RH extérieures, le plus souvent par manque de moyens financiers. Par exemple, ces structures peuvent avoir tout intérêt à recruter des profils hors de leur champ d’intervention habituel, en étant accompagnées pour repérer facilement chez les candidats des compétences comportementales qui leur seront bénéfiques. »

Le CEP undefined peut-il jouer un rôle auprès des entreprises de l’ESS ?

N.A : « Oui, c’est un service d’accompagnement intéressant pour elles. Les entreprises de l’ESS ont des valeurs fortes mises au service de l’humain, et l’évolution professionnelle de leurs salariés doit en faire partie. En bénéficiant du Conseil en évolution professionnelle, elles pourront pleinement la mettre en œuvre auprès de leurs équipes. »

Concrètement, en quoi consiste cet accompagnement ?

N.A : « Le CEP peut être un appui particulièrement intéressant pour aider ces structures à mettre à plat leurs besoins, à professionnaliser certaines de leurs démarches, à développer les parcours professionnels de leurs équipes ou encore pour consolider le dialogue social au sein de l’entreprise. 

L’autre point clé est que de nombreuses entreprises de l’ESS sont de petites tailles. Et elles n’ont pas de service RH important. Le CEP, grâce aux solutions d’accompagnement et de soutien qu’il propose, peut être un véritable atout pour elles. Il peut jouer un rôle essentiel dans la professionnalisation des équipes et dans l'appui à la structuration RH de ces petites entreprises associatives. »